
La palette symbolique des couleurs n'est pas sans contradiction avec leur utilisation. Le bleu est chargé d'un tas de significations, dont la stabilité. Justement c'est la couleur choisie par Microsoft lorsque le système ne l’est plus et meurt...
A moins que ce soit pour intimer à l'utilisateur de rester calme, zen... détendu, c'est juste un autre écran bleu de la mort et il suffit de redémarrer la machine.
Le 28 mars dernier MICROSOFT annonçait discrètement une modification de couleur de son célèbre écran bleu de la mort dans une mise à jour à venir de Windows 11 afin d'être plus "conforme aux principes de conception de Windows 11" et permettre aux utilisateurs de retrouver leur productivité au plus vite. Le message : "Your device can into a Problem and needs to restart » n'apporte pas plus de détail, hélas, la cause du plantage...
Seulement voilà cet écran bleu de la mort (Blue Screen of Death, abrégé en BSoD), actuellement en version bêta est de couleur vert. Exit donc l'écran bleu de la mort, on est tendance écolo, transition… et on se met au vert.
Cet écran tant redouté appartient à l'identité de la marque, il fait partie de sa culture. Il n'a pas toujours été bleu et son histoire est riche.
Sa paternité est sujette à légendes la date d'apparition n'étant pas précise, il remonte à la version de Windows 1, sortie en 1985. En cas de plantage, une page bleue (le même bleu que celui de l'écran de démarrage) présentait un mélange de caractères alpha numériques sans explications technique. Le texte était tout simplement illisible.
Ce premier écran bleu de la mort écran a terrifié de nombreux utilisateurs, notamment car il signifiait la mort pure et simple du système et donc l'obligation de le réinstaller en entier via les disquettes d'installation, (ce qui dans les années 80 équivalait à des heures de patience et d'angoisse si la disquette « plantait »).
En 1992 avec le lancement de Windows 3,1 il existait 3 écrans bleus. Le premier n'était pas un écran BSoD. Il apparaît quand vous appuyez sur les touches Ctrl + Alt + Suppr de votre clavier, pour fermer au besoin une application qui fonctionne mal ou redémarrer le PC.
C'est à Steve Ballmer (PDG de l'entreprise de 2000 à 2014) que l'on doit le texte affiché sur cet écran.
Vient ensuite un écran de la mort synonyme de crash en 1993 avec Windows NT. Cet écran comportait des informations techniques utiles à la compréhension du problème. Cette version a été développée par John Vert qui écrivit son code sur une machine et un éditeur en blanc sous fond bleu. Il en a conservé la couleur pour des raisons pratiques.
L'écran dans sa forme que nous connaissons le plus a été figé on peut dire en 1995 par Raymond Chen un autre personnage de l'entreprise. Nous l'avons tous vu cet écran bleu sur notre PC mais pas que : Sur une borne d'affichage, de commande, un écran de gare, une rame de métro et d'autres systèmes embarqués.
Une figure de style :
Selon les versions de Windows la couleur de l'écran à varié au fil du temps, son contenu et présentation aussi. Sur Windows Vista, c'est un écran rouge qui apparaissait sur les beta.
Avec l'arrivée de Windows 8, l'écran bleu de la mort est remanié. Plus esthétique et, surtout, plus concis, ne donnant que les informations nécessaires à l'utilisateur, à savoir ce qui s'est passé et le code de l'erreur. Le fond bleu est également plus clair, il fait moins machine des années 90. Le code d'erreur au format hexadécimal a disparu au profit d'un code écrit par texte et l'inclusion d'une émoticône représentant un smiley triste à l’horizontal.
En 2016 il est une nouvelle fois amélioré avec l'ajout d'un QR code qui redirige vers le site d'assistance de Microsoft. Innovation qui présente une vulnérabilité car il permet à des hackers de générer de faux écrans avec des lien frauduleux.
Sur les versions antérieures à la build 22000.348 de Windows 11, cet écran est devenu noir, seul le QR code est resté bleu. Cette livrée ne restera pas longtemps avant de revenir au bleu d'origine à partir d'octobre 2021.
Enfin, récemment pour les membres du programme "utilisateurs test" l'écran est passé au vert avec un nouveau message passante de « Votre ordinateur a rencontré un problème et doit redémarrer" à "Votre version Windows Insider a rencontré un problème et doit redémarrer ».
Pour être complet il existait un écran blanc de la mort sur Windows 7 et qui pouvait se produire au démarrage du système et n'affichait rien d'autre qu'un écran blanc sans texte.
Quoiqu’il en soit, il est voué à changer comme l’a annoncé Microsoft. Ce légendaire écran bleu de la mort, restera un souvenir pour une génération.
Quelle que soit sa couleur il a inspiré d'autres marques et systèmes concurrents. Pêlemêle, chez Apple (on parle de roue de la mort), chez Amiga il était nommé Guru méditation. Également présent sur les consoles de jeux Xbox 360, GameCube, Wii, DS, Playstation... dans des couleurs et versions différentes. Même sur LINUX à partir de la version 6.1, un BSoD bleu est apparu.
La catastrophe en direct :
Redouté lors de mises à jour ou de panne informatiques mondiales (récemment la mise à jour Crowdstrike) l'écran bleu de la mort restera dans l’histoire à l’occasion de la présentation de Windows 98 le 20 avril 1998 à la conférence COMDEX.
A l'époque Bill Gates, alors PDG, vante en direct la fonctionnalité Plug-and-Play de Windows 98, ce qui est une avancée majeure pour l’époque. Seulement la présentation tourne mal et le périphérique n'est pas reconnu et installé automatiquement.
Alors que Chris Capossela branchait un scanner pour présenter les nouvelles fonctionnalités Plug-and-Play, le système d'exploitation a planté en affichant un écran bleu de la mort.
La salle se marre et applaudit et devant l'auditoire, Bill Gates déclara : « Ce doit être la raison pour laquelle nous ne commercialisons pas encore Windows 98 ». Pour ceux qui ne connaissent pas cette séquence mémorable, vous pouvez la découvrir ici 👉 Windows 98 presentation Blue Screen of Death
Une séquence resté culte mais la résolution du problème n’empêchera pas des milliers, voire des millions d’utilisateurs, comme vous et moi de croiser un jour un écran bleu de la mort.
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