John Draper, alias "Captain Crunch," est une figure controversée parmi les premiers hackers et phreakers des années 1970.
Son surnom provient d’un sifflet trouvé dans les boîtes de céréales Cap'n Crunch, qui, une fois modifié, permettait de produire une tonalité spécifique de 2600 Hz utilisée par les systèmes de télécommunication d'AT&T.
Draper découvrit que cette tonalité pouvait manipuler les réseaux téléphoniques, permettant ainsi de passer des appels longue distance sans frais. Cette découverte a marqué le début de la pratique connue sous le nom de phreaking.
Les phreakers étaient souvent des passionnés de technologie fascinés par les secrets des systèmes de télécommunication. Ils exploitaient des failles dans les réseaux téléphoniques en utilisant des dispositifs comme les "blue boxes", qui reproduisaient les tonalités nécessaires pour manipuler les lignes téléphoniques. Draper, aux côtés d'autres phreakers, a exploré ces systèmes à une époque où l'accès aux ordinateurs était réservé aux universités et grandes entreprises.
Draper est également reconnu pour son influence sur les pionniers de l'informatique. Steve Jobs et Steve Wozniak, les fondateurs d'Apple, se sont inspirés de ses exploits et ont même fabriqué et vendu leurs propres "blue boxes" avant de créer l'Apple I. Cependant, cette admiration cache une réalité plus trouble : les activités de Draper et des phreakers sont également connues comme étant les premières formes de hacking à des fins financières. Ces activités soulèvent des questions éthiques, notamment en ce qui concerne l'usage illégal des infrastructures téléphoniques.
Dans les années 1970, la communauté des phreakers a joué un rôle dans la transition du piratage des réseaux téléphoniques vers les systèmes informatiques. Les premiers virus, comme le "Creeper", étaient certes des curiosités, mais ils annonçaient les défis que les hackers allaient poser aux systèmes informatiques.
Contrairement à la perception romantique qu'il entretenait, Draper ne voyait pas le hacking comme une simple activité illégale, mais plutôt comme un moyen de repousser les limites de la technologie. Toutefois, cette vision a parfois mené à des abus, exploitant des méthodes comme les "loop around numbers" et les "mute boxes" pour contourner les systèmes de facturation, révélant une approche souvent problématique du respect des lois.
L'histoire de Draper inclut également sa contribution à la création des premiers modems personnels, tels que le Hayes Smartmodem 1200, qui ont démocratisé l'accès aux ordinateurs et aux systèmes de communication. Ce développement a contribué à l'essor des Bulletin Board Systems (BBS), qui permettaient aux utilisateurs de se connecter via un modem pour échanger des messages et des fichiers, posant les bases de l'internet moderne. Cependant, l'accès ouvert à ces technologies a également ouvert la porte à des abus et à une culture de piratage qui reste controversée.
Malgré son rôle de pionnier, l'héritage de John Draper est entaché par des actions qui dépassaient souvent les limites de l'éthique. Il incarne à la fois l'ingéniosité qui a conduit à de nombreuses innovations et les dérives d'une culture du hacking qui a parfois ignoré les conséquences légales et morales de ses actes. Aujourd'hui, Draper reste une figure emblématique de la culture hacker, mais son histoire soulève autant d'admiration que de critiques sur les limites du hacking et les responsabilités qui l’accompagnent.
https://search-guard.com/blog/john-draper-captain-crunch/
https://privacy-pc.com/articles/history-of-hacking-john-captain-crunch-drapers-perspective.html
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